Il était une fois Saint-Hernin…

Nom d’une commune, mais à l’origine nom d’un Ermite !

Encore aujourd’hui on ne sait toujours que peu de choses sur ce Saint qui vivait en ermite venu d’Irlande sur ces terres.

D’après les récits, Hernin était décrit comme un homme en quête de solitude, comme bien d’autres. Le seigneur du lieu lui accorda « Autant de terre pour bâtir son ermitage qu’il pourrait enclore de fossés en un jour ». Hernin prit alors son bâton et le traîna sur deux kilomètres autour du lieu choisi.

Au passage du bâton, la terre s’amoncelait et formait un talus, ce qu’on appelait autrefois un fossé. Hernin vécut sur ces terres en solitaire, il y mourut vers 535, et son corps fut enterré dans son ermitage.

Après sa mort, les pèlerins affluèrent au tombeau de l’ermite, pour y vénérer ses reliques, un os de sa tête et un morceau d’humérus, conservés dans deux reliquaires d’argent. 

Aujourd’hui, deux de ses reliques sont conservées dans le trésor de Locarn : un bras reliquaire du xve siècle et un buste reliquaire, ce dernier étant considéré comme étant un des plus beaux exemples d’orfèvrerie bretonne de la fin du Moyen Âge. 

L'histoire d'un village breton

Des traces de vies sur Saint-Hernin sont constatées depuis au moins l’âge de bronze puisque quelques Tumuli (motte féodale) attestent de la présence d’hommes et de femmes de façon permanente sur le territoire avec la découverte de vestiges de poteries et autres objets de la vie quotidienne…

Au Moyen-Âge, le château de Kergoat fut l’un des symboles de la puissance de Saint-Hernin à cette époque. Il a été à de nombreuses reprises attaqué, brûlé et reconstruit, mais malheureusement, aujourd’hui, il n’est plus. Quelques vestiges comme le mur d’enceinte, deux pigeonniers remarquables s’y trouvent encore au lieu-dit de Kergoat (propriété privée).

A. Marteville et P. Varin de passage à Saint-Hernin vers 1845 écrivirent ceci pour décrire Saint-Hernin : « Cette commune, riche en pâturages, est d’un aspect riant et forme un heureux contraste avec celles qui environnent Carhaix. »

Dans le passé du village, les ardoisières ont joué un grand rôle économique pour la commune. Aujourd’hui, les exploitations ne sont plus, et la commune tire son activité économique de l’agriculture et de l’agroalimentaire principalement. Au village de Kermanac’h, les vestiges d’une ancienne ardoisière subsistent toujours. (propriété privée)

Un Patrimoine Naturel à préserver

 

Saint-Hernin est nichée entre les Montagnes Noires (Menez Du en breton) et le Canal de Nantes à Brest.

Les Montagnes Noires sont une chaîne de montagne relativement étroite et à faible altitude. Cette chaîne de montagne s’étire d’Ouest en Est depuis les alentours de Châteaulin jusqu’aux environs de Glomel dans les Côtes d’Armor. À Saint-Hernin, le plus haut sommet « Ty Coz » s’élève à 308 mètres d’altitude. De belles randonnées sont réalisables sur la partie montagneuse de la commune ou le long du Canal de Nantes à Brest… Long de près de 360 kilomètres, le Canal traverse la Bretagne intérieure. Il est situé à 1,5 km du bourg de Saint-Hernin. On peut s’y rendre par la route ou par des chemins de randonnées signalés au départ du bourg. Lieu paisible et bucolique, il offre la possibilité de réaliser de belles ballades le long des berges sur le chemin de halage.
La faune et flore :

En termes de végétation, les forêts, landes et tourbières recouvrent les Montagnes Noires. Plus on descend en altitude et plus l’agriculture prend le relais avec de vastes champs séparés de talus. Les talus contribuent à retenir les éléments nutritifs du sol (phosphore…). Avec la limitation du ruissellement de l’eau non retenue par les plantes, le talus permet de réguler le débit du canal et des ruisseaux lors de crues, son rôle est donc très important !

Sur les berges du canal, vous pourrez tenter d’apercevoir toutes sortes d’espèces animales (loutre d’Europe, Écureuil roux, de nombreux oiseaux comme le héron, l’aigrette, la cigogne, la buse variable, le busard des roseaux, le faucon crécerelle, la chouette hulotte et bien d’autres)… Le canal concentre lui aussi de grandes variétés d’espèces végétales. Mais cet environnement est très fragile, aussi, afin de ne pas effrayer la faune et de dégrader la flore, merci de respecter les chemins pédestres et équestres, les pistes cyclables, limiter les bruits et jeter vos déchets dans les poubelles.

Le patrimoine architectural au bourg

L’enclos paroissial de Saint-Hernin

 

L’enclos paroissial attire tout au long de l’année de nombreux visiteurs amoureux d’art religieux breton. Il contient l’église, l’ossuaire et le calvaire. L’enclos paroissial est d’ailleurs en lice pour apparaître au Patrimoine mondial de l’UNESCO.

L’église de Saint-Hernin

La construction de l’église date de 1682. L’édifice est en forme de tau (forme en T) et comprend, un clocher à une galerie, une nef de cinq travées avec bas-côtés et un chœur à chevet plat avec deux ailes formant un transept (forme symbolique d’une croix latine). En 1845, le clocher menace de s’écrouler, il est reconstruit en 1858 sur décision du Conseil municipal. Mais en 1890, la foudre provoqua de nombreux dégâts sur l’édifice (chute de la pierre terminale de la croix et du paratonnerre brisant des motifs décoratifs de la tour). Des réparations seront à nouveau réalisées. L’église abrite les statues de Saint-Hernin, Notre-Dame de Bon-SecoursSaint-Corentin, Saint-Michel, Saint-Guénolé, Sainte-Catherine, Saint-Jean-Baptiste, une Pietà avec angelots et une statue de Saint-Pierre.

L’ossuaire

L’ossuaire quant à lui a été édifié vers 1697 à l’ouest de l’église. Il a été remonté au sud et restauré en 1965. L’édifice est de plan rectangulaire avec une porte au centre de la façade et deux fenêtres en plein-cintre de chaque côté. Sur la sculpture polychrome, Sainte-Anne enseigne la lecture à la Vierge, enfant, debout et couronnée.

Le calvaire de l’enclos

Le calvaire de l’enclos a été construit entre 1555 et 1575. Fait en granit à gros-grain et kersantite, il comprend un emmarchement à 2 marches, un soubassement appareillé avec table d’autel saillante sur la face ouest, un socle et 3 fûts rapprochés. Il semble, de par sa position, que ce calvaire était destiné à célébrer des offices religieux en plein air.

La fontaine et le lavoir

Ils sont situés hors de l’enclos. La fontaine est un petit édifice moderne avec un bassin près du grand lavoir. La fontaine de Saint-Hernin avait pour vertu de guérir les maux de tête. Pour obtenir ses bonnes grâces, il faut commencer par lui laver la figure à trois reprises et en frottant avec force. Hernin avait de son vivant l’habitude de s’agenouiller chaque matin auprès de la fontaine et d’y plonger la tête par 3 fois. C’était sa manière de faire ses dévotions.

Le lavoir communal qui jouxte la fontaine a été restauré en 2000 et est intégré dans un aménagement paysager.

Le patrimoine en campagne

Le calvaire de Kerbreudeur

 

Le calvaire de Kerbreudeur, construit en granit au XVe siècle, est l’un des calvaires les plus anciens de Bretagne avec celui de Tronoën. C’est un calvaire à niche qui représente plusieurs scènes de la vie du Christ. Les sculptures extérieures évoquent la lutte contre le dragon entreprise par saint Georges et sainte Catherine. Les sculptures intérieures reproduisent le paradis terrestre et le baptême. Le panneau central au fond évoque la résurrection.

En 2012, le calvaire fut restauré. En effet, sous le poids des trois croix, le centre de l’édifice maçonné en terre s’était affaissé et de nombreuses pierres ont été déstabilisées par l’infiltration des eaux de pluie. Des travaux ont permis de renforcer l’édifice, notamment par injection de chaux liquide.

La chapelle de Saint-Sauveur – Couvent des Carmes

 

Jadis, haut lieu de pèlerinage, la chapelle actuelle faisait partie d’un Couvent appelé « Couvent des Carmes » ; aujourd’hui seule la chapelle a survécu et une ferme attenante s’est développée à l’arrière de celle-ci dans les années 1900. La chapelle Saint-Sauveur est érigée vers 1644 et la forme de l’édifice est en forme de croix. La chapelle abrite les statues de Notre-dame, Saint-Jean (en évêque), Sainte-Anne et la Vierge, Saint-GaudeatNotre-Seigneur portant sa croix et un Ecce Homo.

Louise de Quengo, noble dame inhumée au Couvent des Jacobins à Rennes en 1656 a suscité un engouement phénoménal lors de la découverte de sa dépouille momifiée parfaitement conservée en 2014. Son souvenir est loin de s’estomper avec la découverte d’un document qui relance la recherche de son cœur. Serait-il enterré près de la Chapelle ? Le mystère persiste toujours à ce jour.

Le petit patrimoine communal

  • Trois Calvaires : De Goarem Vraz, de Saint-François et de Magoardy
  • L’historique Manoir de Coatqueveran (XV-XVIème siècle) (Propriété privée) daterait du XVIème siècle et on en distingue encore une porte en ogive remarquable.
  • Les petits Manoirs de Cuzulbic (Propriété privée) et de Rumoal (Propriété privée), encore visibles aujourd’hui. Au travers de l’histoire parfois mouvementée, les petits manoirs des campagnes furent pillés, incendiés, abandonnés, détruits… On peut citer les manoirs de Goaranvec, Kervisec, Keryvon, Du Launay, Lantudec, Toulgoat et quelques autres…
  • Le célèbre Moulin de Goaranvec : Ce moulin à eau se situe au lieu-dit de Goaranvec, près de la chapelle St Sauveur. Le moulin appartenait aux propriétaires du manoir de Goaranvec, situé non loin de là. À la révolution, il fut vendu à un meunier du nom de Lozac’h. Le moulin servait à moudre le blé, le seigle pour la farine, mais aussi l’orge et l’avoine, qui sont des céréales destinées à l’alimentation des porcs. Les nouveaux propriétaires exploitent aussi des terres aux alentours, et ouvrent un bistrot dans la maison d’habitation. Le moulin a arrêté de moudre du grain en 1991. La dernière roue à augets a été changée en 1993. La plupart du matériel et des outils sont encore dans le moulin et plusieurs visites ont déjà eu lieu, à l’occasion des journées du patrimoine.
  • L’éternel Manoir (Château) de Kergoat (Propriété privée). Autrefois château, Kergoat fut l’une des plus importantes forteresses du haut moyen-Age. Sa construction daterait de 1200 et a connu beaucoup de péripéties dans son histoire. Aujourd’hui il ne reste que deux colombiers remarquables et le château a laissé place à une demeure toujours visible aujourd’hui.
  • Les anciennes chapelles de Saint-Hernin aujourd’hui détruites comme la chapelle Sainte-Brigitte, Saint-François (détruite au XIXème siècle), Notre-Dame de Hellan, Kergoet ou Kergoat, de Saint-Deval )
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