Le monument aux morts de Saint-Hernin

Le monument aux morts de Saint-Hernin fête ses 100 ans !

Cette année 2022 sera l’occasion pour le monument aux mort de fêter ses 100 années. Retracez au travers de cet article la vie de ce monument Saint-herninois…

C’est le 5 mars 1922 que l’assemblée municipale de Saint-Hernin prend la décision d’acquérir un monument aux morts pour honorer la mémoire des 97 victimes de la guerre 1914-1918. Découvrez les différentes séances du Conseil municipal consacrées à cet événement!

“Session du 23 octobre 1921

Le président expose au conseil qu’il y a intérêt pour la construction d’un monument, de nommer un comité afin de pouvoir prendre une décision dans les plus brefs délais et a invité la commune à faire suivant les moyens de chacun, une souscription.

Le conseil ouï l’exposé de Monsieur le Maire décide la création du comité.

Les membres sont :

Com Charles, Maire ; Bossennec Louis, président ; Boulanger président ; Rivoal François, secrétaire ; Rospars Jean, trésorier ; Loheac Joseph, Troadec Yves, Gestion Joseph, Tanguy Pierre Louis, Cardinal Louis Marie, Gourdin Ernest, Lautrou Joseph, Simon Joseph, Naour Jean, Coent Yves, Lescoat Lambert, membres.”

“Session extraordinaire du cinq mars 1922.

Étaient présents, Com, Goacolou, Troadec, Rivoal, Callonnec, Ropars , Lescoat, Collobert, Lautrou, absent Tanguy.

À la date du cinq mars, les membres du comité du monument des morts réunis à la salle de la mairie 09h30 du matin ont accepté à l’unanimité des voix le poilu n° 858 de l’usine Val d’Osne. L’emplacement proposé par le président du comité, est au vieux cimetière face au transept sud de l’église. À prix égal, l’entreprise est confiée à Monsieur Chabilleau au cas contraire, elle sera mise en adjudication. Le trésorier versera au fur et à mesure des besoins de l’entreprise, les sommes d’argent réclamées par l’entrepreneur. Le Conseil municipal statuant sur délibération, le comité ci-joint et approuve à l’unanimité. Les membres présents. À Saint-Hernin, le 5 mars 1922, ont signé les membres présents sauf Collobert a déclaré ne pouvoir signer. “

Les contraintes financières ne permettent pas de faire appel aux sculpteurs Quillevic ou Renaud qui travaillaient la kersantite ou la blonde pierre de Daoulas. Un comité présidé par l’abbé Bossennec, recteur de la paroisse, lance une souscription qui rapporte dix mille francs, auxquels s’ajoutent les cinq mille francs de la subvention municipale.

“Session du 27 août 1922

Séance publique du 27 août 1922. L’an mil neuf cent vingt-deux le vingt-sept du mois d’août. Le Conseil municipal de la commune de Saint-Hernin s’est assemblé au lieu ordinaire de ses séances, sous la présidence de Monsieur Com, maire au session ordinaire suivant convocations faites le 23 août 1922.

Étaient présents, Monsieur Le Maire Com, Tanguy Ropars, Troadec, Lescoat, Le cras, Goacolou, Simon, Callonnec, Nicolas, Collobert. Étaient absents : Enet, Coënt, Morvan, Lautrou, Rivoal.”

Création du monument commémoratif des enfants de Saint-Hernin, morts pendant la grande Guerre 1914-1918.

Le maire fait connaître à son conseil l’utilité qu’il y a à la création du monument commémoratif des enfants de Saint-Hernin, morts pendant la grande Guerre 1914-1918, à l’emplacement choisi par le plus grand nombre des habitants et les familles de ces braves disparus, et en outre, d’annuler la délibération prise à cet effet par le comité en date du cinq mars dernier. L’emplacement choisi de préférence par la voix des habitants et conseillers de la commune est l’angle sud du lieu-dit vieux cimetière bordant le chemin n°4 reliant le 2. Le poilu de l’usine Val d’Osne, à prix égal, l’entreprise est confiée à Monsieur Chabilleau au cas contraire, il sera mis en adjudication. Le trésorier versera au fur et à mesure des besoins de l’entreprise les sommes d’argent réclamées par l’entrepreneur. Le conseil ouï l’exposé à Monsieur le Maire approuve cette déclaration. Fait en double Mairie de Saint-Hernin les jours mois et an et ont signé les membres présents sauf Le Bras et Collobert qui ont réclamé un savoir-faire.”

L’amiral Emile Guépratte, député, Monsieur Ferdinand Lancien, sénateur maire de Carhaix et Monsieur Charles Daniélou député inaugurent le monument le 11 novembre 1922.

“Dans sa séance du 28 octobre 1923, le Conseil municipal de Saint-Hernin, décide de l’ouverture d’un crédit de 1900 francs à prélever sur les fonds libres de l’exercice 1922 pour la fête de l’inauguration du monument aux morts de la guerre 1914-18 et prie Monsieur Le Préfet de le revêtir de son approbation….”

Le poilu n°858

Cette sculpture a été réalisée par Charles Eugène Breton (1878-1968). On lui doit également un médaillon représentant le même soldat sur le monument aux morts d’Ergué-Gabéric dans le Finistère (Deux modèles :Haut : 1,350 m – Larg : 0,400 x 0,390 m –Haut : 2,350 m – Larg : 0,700 x 0,640 m) Ce poilu, étreignant le drapeau, est une sculpture présente sur le monument aux morts de plusieurs dizaines de communes. Il en existe deux versions dont l’effigie présente ici n’est pas la plus répandue : La plupart des municipalités choisirent en effet l’option sans croix à l’arrière. Un exemplaire en bronze de la version avec croix fut présenté en 1927 au Salon de la Société des Artistes français. Plusieurs œuvres du même sculpteur dérivent de cette composition, un buste obtenu en tronquant la version sans croix, deux plaquettes reprenant en simple relief avec et sans croix et un relief circulaire, variante de la plaquette « avec croix » dont un seul exemplaire est connu à Ergué-Gabéric.

Le livre d’or

Dès 1914, la qualité de ” Morts pour la France” est attribuée aux civils et aux soldats victimes de la Première Guerre mondiale ; ainsi, tout au long du conflit, le ministère de la Guerre tient à jour un fichier de tous les soldats honorés de cette mention qui répondait à des critères précis : seules les personnes décédées entre le 2 août 1914 et le 24 octobre 1919, morts sur le champ de bataille ou à cause de dommages directement imputables au conflit, étaient susceptibles de la recevoir.

Par la loi du 25 octobre 1919, « relative à la commémoration et à la glorification des morts pour la France », l’État lance le projet d’un livre d’or comprenant les noms de tous ces héros anonymes qui serait déposé au Panthéon. Le ministère des Pensions, nouvellement créé, est chargé d’établir, à partir du fichier existant, la liste des Morts pour la France de chaque commune ; il l’adresse en 1929 aux maires qui la contrôlent et l’amendent. Des correspondances témoignent souvent de ces échanges entre les deux parties. Toutefois, les décalages entre les noms figurant sur les monuments aux morts et ceux des livres d’or proviennent du fait que la liste du ministère est établie en 1929 alors que les monuments aux morts ont presque tous été érigés entre 1920 et 1925. En 1935, la présentation matérielle du futur Livre d’or est fixée : 120 volumes devaient être imprimés en plusieurs exemplaires, dont un serait déposé au Panthéon. Les contraintes, puis le début de la Seconde Guerre mondiale, mirent fin au projet.

Sources :

  • Catalogue Val d’Osne Monuments aux morts, lieu de production : fonderies et ateliers de construction du Val d’Osne – Fascicule commémoratif, 1921.
  • “Autrefois Saint-Hernin” et “Dans le passé de Saint-Hernin” de Georges Michel THOMAS
  • https://www.archives-nationales.culture.gouv.fr/
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